Qu'est ce qu'un "Trésor vivant" ?
Lorsqu’il a fallu trouver un nom, pour répondre à l’appel à projets du groupe Apicil en 2021, c’est spontanément que "Trésors vivants" s’est imposé.
Cette expression est apparue pour la première fois en 1955 au Japon. C’est un titre (Trésor national vivant ningen kokuhô) qui confère un statut singulier aux personnes ayant acquis une maitrise élevée de leur art, afin de protéger la transmission de celui-ci et le patrimoine qu’il génère[1].
Sanctuaire d'Itsukushima. Trésor National Vivant Japonais
C’est à la suite de l’incendie qui détruisit le Pavillon D’OR, joyau architectural de Kyoto, que le gouvernement japonais, face à l’émotion d’une telle perte, prit conscience de la fragilité du patrimoine architectural. Cette intégration de l’impermanence des constructions est très présentes dans la culture nippone, influencée par les risques géographies de l’archipel : les tremblements de terre et les tsunamis. Voilà pourquoi il devenu important de concentrer les efforts sur l’identification et la préservation des savoir-faire liés au patrimoine et à la culture japonaise. Un statut a été créé : « Trésor national vivant ». Il délivré aux personnes qui maitrisent des techniques et gestes spécifiques et rares. Ce titre est attribué à vie.
De 1993 à 2003, l’UNESCO reprit ce concept pour un programme (Trésor humain vivant) dont l’objectif était d’inciter les pays à reconnaitre et favoriser la transmission de leurs savoir-faire spécifiques et culturels. Aujourd’hui ce programme a été intégré dans un autre, plus large, pour la sauvegarde des patrimoines immatériels.
En France, ce titre équivaut à celui de « Maitre Artisan » attribué à des artisans reconnus pour leurs expertises et chargés de former des apprentis afin de transmettre leurs savoir-faire. En 2005, Renault Dutreil s’est inspiré du statut japonais pour créer un label attribué aux entreprises qui possèdent un savoir-faire rare et d’exception : Entreprise du Patrimoine vivant.
Après 10 ans d’accompagnement des EPV, à qui je dois cette passion pour les savoir-faire et les compétences, il était forcément important pour moi de choisir, même provisoirement, un nom qui symbolise cette influence sur mon projet.
Pour aller plus loin :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tr%C3%A9sor_national_vivant_du_Japon
[1] Source « Les Trésors nationaux vivants au Japon » ARMAND Emeline, HEISSLER Sébastien, SANCHEZ Marine