Ce que les Toltèques ont à nous transmettre sur les savoir-faire
Dans un monde où l'innovation et l'excellence sont les maîtres mots, la transmission des savoir-faire devient une priorité pour les entreprises. Lors d’un atelier collectif au sein d’une TPE que j’accompagne, les artisans parlaient de leur métier en termes de sentiments, d’émotions et de réflexions. Cela m’a rappelé les travaux de Marie-Noëlle Chamoux sur le Nahuatl classique, langue mésoaméricaine parlée dans certaines régions du Mexique au XVIe siècle, où l'artisanat était une science humaine complexe.
Dans cette région de l'ancienne Méso-Amérique, le nom « Toltèque » était un titre donné aux artisans accomplis, artisans du Luxe. Les Toltèques eux-mêmes définissaient le savoir-faire par trois composantes : savoir comprendre (l’œil), savoir réfléchir (le cœur), et savoir manuel (la main). Cette approche holistique trouve une résonance particulière dans le contexte des PME, où la valorisation des compétences de chaque salarié devient essentielle.
Les trois composantes du savoir-faire
Savoir comprendre (l’œil) : Il s'agit de la perception et de la capacité à prévoir, à reconnaître la matière et à faire preuve d'intelligence. Ne dit-on pas que les personnes passionnées par leur travail parlent avec "les yeux qui brillent". L'œil est aussi l'organe qui permet d'observer les gestes des autres personnes expertes, afin de se les approprier.
Savoir réfléchir (le cœur) : Le cœur est le siège de la mémoire, de la raison et des sentiments. Pour un artisan, c’est la capacité à dialoguer avec et en lui-même (avec son cœur), à réfléchir avec profondeur et sagesse.
Savoir manuel (la main) : Ce dernier aspect concerne le geste, le savoir-faire pratique. C'est la compétence technique qui permet de transformer la matière. Elle s'acquiert par la pratique, la répétition des gestes afin qu'elle s'ancre dans le corps, et permette de développer une expertise tactile, sensations.
Pour atteindre la « Toltèquité », un artisan devait absolument maîtriser les deux premières composantes.
Reconnaître et valoriser les “Toltèques” au sein de votre entreprise ?
Les entreprises font face à un défi de taille : comment valoriser et transmettre les compétences des salariés séniors, souvent détenteurs de savoir-faire stratégiques ? Ces collaborateurs, qu'ils soient liés à la production ou à des fonctions supports, possèdent une expertise précieuse acquise au fil des années. Leur départ peut provoquer une perte de performance, ou pire un risque pour l’activité de l’entreprise.
Il est crucial de reconnaître et de valoriser ces compétences. À l’instar des Toltèques au XVIe siècle, ou des « Trésors Nationaux Vivants » au Japon actuel, les entreprises ont la possibilité d’adopter une approche holistique et humaine de valorisation et transmission des savoir-faire. Cela passe par la reconnaissance des salariés, et cela nécessite aussi du temps, de l'écoute et une véritable reconnaissance des contributions individuelles et collectives.
Dans plusieurs entreprises Trevi intervient afin de détecter et d’accompagner les Trésors Vivants ou Toltèques internes, dans la transmission de leurs savoir-faire.
Vous avez un projet de formation interne ? Pour en savoir plus :